Chapitre premier : origines.Il est des histoires dont la véracité ne peut plus être prouvée avec justesse. Dont les preuves écrites ont été –au fil du temps- détruites, perdues ou oubliées.
Il en va ainsi des racines des seigneurs régnant sur la vallée depuis des temps immémoriaux. Aujourd’hui, les plus vieux de nos semblables relatent encore aux jeunes générations ce que leurs propres parents avaient récité. Aidés par la tradition orale ; les faits sont devenus contes, les contes des mythes.
Peut-être ces seigneurs ont-ils toujours quelques textes précis de leur arrivée… Mais toute vérité n’est pas bonne à prendre. Y vois-je là une injustice ? Je ne le crois pas. Car après tout, la fable est souvent plus belle à raconter.
Ainsi, notre petite vallée semble avoir été de tout temps peuplée par les hommes. Et ces derniers, inspirés par l’environnement, la nommèrent Namiki. Au lecteur désireux de parfaire sa connaissance des lieux, je l’invite à se procurer –contre une somme dérisoire- une copie des écrits réalisés par votre serviteur : « Namiki : la vallée et son village ».
La petite communauté y construisit donc quelques masures et, grâce à une terre généreuse et une forêt grouillant de gibier, prospéra rapidement. Comme toujours, l’aisance matérielle amena le développement de l’artisanat. Et avec ce dernier, quelques ennuis ! On disait en ces temps que bandits et coupe-jarrets pullulaient dans les bois en aussi grand nombre que les sika ; attirés par les routes commerciales où transitaient les biens finis à destination d’autres communautés.
Mais il était écrit que leurs malheurs ne devaient durer qu’un temps. Et au début d’un certain automne, une famille de guerriers vint s’installer dans la vallée. Certains, de nos jours, y voient une intervention divine. Alors que d’autres –ô combien moins poétiques- la réponse du daymo suite aux suppliques des villageois.
Quoi qu’il en soit, les guerriers traquèrent inlassablement les hors-la-loi et ramenèrent la sécurité sur Namiki. En cela, les habitants leur en furent éternellement reconnaissants et formèrent le pacte usuel : la servitude contre la protection. L’on donna alors à ceux-ci le nom de l’oiseau sacré qui, chaque année, nous revient en automne.
Les Kari devinrent de cette façon les seigneurs de la vallée. Ainsi se clôture le premier chapitre de leur histoire.
Chapitre deuxième : paix et prospérité.Sous la protection des Kari, le village connu un second élan de prospérité. Préservé du banditisme par la bienveillance des seigneurs de guerre, le commerce ne fit que croître au fil du temps.
La bannière ocre flottait tranquillement au-dessus de la vallée. Et, en ces jours heureux, tous devaient certainement penser qu’il en serait ainsi pour les siècles et les siècles à venir.
Inutile de s’attarder plus longuement sur cette période pour notre récit ; si ce n’est pour souligner le rapprochement entre le peuple et leurs seigneurs.
Ces derniers, bénis par les kamis, comptaient nombre de mâles parmi leurs descendants. Bien que préférant pour femmes les nobles demoiselles des familles environnantes, il arriva à plusieurs reprises qu’ils choisissent épouses à leurs fils et neveux parmi les filles du village. Scellant ainsi le pacte le plus puissant qu’aucun homme puisse passer : celui du sang.
Il n’était pas non plus rare, lorsqu’une famille de paysans rencontrait des difficultés à verser les taxes dues aux seigneurs ; que ceux-ci prennent à leur service un enfant en guise de « compensation ». La jeune personne était alors formée pour servir au mieux : ménage et intendance bien entendu… mais également la calligraphie pour les plus prometteurs et l’usage des armes pour les plus capables. Leurs années de servitudes écoulées, ces enfants –devenus adultes- revenaient auprès des leurs forts d’un savoir qu’une vie dans les champs n’aurait pu leur donner.
Dans l’autre sens, les habitants de la vallée apprirent aux Kari –adeptes du Kyujutsu par leur mode de vie- l’art de la traque dans les montagnes boisées de la région. Aujourd’hui encore, il n’est pas rare d’assister à quelconque partie de chasse mêlant nobles et paysans.
Les Kari connurent leur apogée. Ainsi se termine le deuxième chapitre de leur histoire.
Chapitre troisième : malheur et renouveau.
Mais l’humanité n’est pas faite pour gouter au bonheur immuable et éternel ; extase réservée aux kamis. Ces derniers, peu désireux de partager, dotèrent ainsi l’homme de la jalousie et la cupidité.
L’ombre du mal et de la folie passa sur la vallée et, après tant d’années de construction, notre petit monde faillit tomber dans le chaos et la désolation. Les Kari affrontèrent alors un ennemi comme ils ne l’avaient jamais fait auparavant. Car il s’agissait de Sanada…
De nos jours, plus un seul roturier ne connaît la raison de la guerre. Bien que la nature profonde de l’homme pousse ce dernier au combat, l’élément déclencheur aura toujours son importance. Ne fut-ce que pour se justifier par la suite.
Or, c’est là un secret bien gardé ! Alors que je n’étais encore qu’un jeune homme entrant à peine dans sa troisième décennie, je me souviens avoir demandé par curiosité la raison au seigneur Sanada Kari no Miyoshune –père du seigneur Sanada Kari no Hasekura, qui n’était alors qu’un nouveau-né. La fougue de ma jeunesse m’attira les foudres du maître des lieux ! Et je sais à présent que seule ma qualité de lettré auprès de la famille Kari me permit de ne subir qu’une sévère mise au pied.
Quoi qu’il en soit, les deux familles s’affrontèrent dans le col reliant leurs domaines. Et en ce jour de deuil, les kamis pleurèrent par des larmes de sang la perte de leurs enfants. Car nombre de vertueux guerriers n’y trouvèrent que la mort.
Et alors que l’astre du jour disparaissait, les seigneurs de Namiki gisaient sans vie ou grièvement blessés sur le champ de bataille baigné d’une couleur rouge. Mais les Sanada, affaiblis par ce combat, proposèrent la chose suivante : la servitude ou la mort.
Croyant ses dernières heures arrivées tant ses blessures étaient graves, le patriarche des Kari pensa à son petit-fils tout juste né. Il accepta donc la honte pour préserver sa descendance mâle et une quelconque chance de vengeance future. Malheureusement pour lui, les caprices du destin voudront qu’il survive à ses blessures et vive encore de longues années dans la disgrâce.
Mais tout projet de vengeance devait attendre, car l’occasion ne se présenta pas pour les premières générations qui suivirent. Au grand désespoir des Kari, les Sanada se révélèrent d’habiles politiciens ; et l’entente entre les familles sous leur coupe était grande. Les seigneurs de Namiki ne trouvèrent ainsi pas un allié capable de fomenter quelconque révolte.
Résignés, remisant leur rancœur, ils servirent du mieux possible leurs nouveaux maîtres comme le voulait le code. Ce en attente d’occasions plus favorables qui ne vinrent jamais.
Ainsi, les décennies s’écoulèrent. Et le temps faisant son œuvre, la méfiance s’effaça peu à peu
La dévotion et l’abnégation n’étaient, en fin de compte, pas une si mauvaise chose. Car tous trouvèrent du bon dans cette situation nouvelle : la protection d’un puissant clan pour les uns ; de puissants guerriers pour les autres.
Pour que ce rapprochement soit complet, ne manquait plus qu’une chose ! Voulant assurer un réel rattachement, deux patriarches d’un autre temps donnèrent pour épouse au fils du voisin une fille pour l’un, une nièce pour l’autre.
Ainsi les seigneurs actuels ont-ils quelques lointains aïeuls communs. Et de vaincus soumis, les Kari devinrent part entière du clan. Un vent nouveau devait alors souffler un temps sur la vie des nobles seigneurs.
Les Kari connurent les caprices du destin. Le mon aux six pièces percées fit son entrée dans la vallée de Namiki ; et les ocres furent rehaussés de pourpre.
Chapitre quatrième : déclin.Mais aujourd’hui, loin est le temps où les conflits n’opposaient que les nobles seigneurs instruits dans cet art, ce privilège. Balades et chants relatent encore ces temps glorieux où la bravoure d’un seul homme pouvait changer le cours des choses, et marquer les temps à jamais.
A présent, la populace, entraînée au maniement de la lance ou de l’arc, est alignée par régiments entiers sur les champs de batailles de nos terres sacrées.
Et dans ce monde changé, les Kari y perdirent énormément. Car l’on doit s’attendre d’une famille à vocation guerrière qu’elle remplisse son rôle ! Mais comment lever un contingent parmi les habitants de notre village? Certes, nos frères, nos fils et nos neveux servent de temps à autres cette famille comme gardes pour leurs demeures et intérêts matériels… mais que peut apporter une si petite communauté pour une campagne militaire? Tout au plus quelques groupes de traqueurs pour servir dans l’avant-garde.
Bien entendu, leurs enfants continuent de servir le clan comme d’excellents officiers. Et par leur courage, ils galopent désormais en tant de guerre sur de puissants destriers. Mais aux devants de troupes venant de régions autres que la leur. Sursaut d’orgueil d’une famille ballotée au gré des caprices du destin, leur présence rappellera des jours meilleurs. Des jours passés.
Les Kari connaissent le déclin. Tel l’astre mourrant : rouge, flamboyant et d’une certaine façon dramatique.
******************FIN******************
Tout est dans le titre ! Enfin… je viens donc chercher auprès de vous tous avis et remarques quant à la « réorientation du RP Hasekura ».
A savoir que, mon perso RR dans le frigo depuis un temps (tout gelé, oublié dans un coin), il me reste SK. Or, le jeu du soldat quelque peu insouciant, je l’ai déjà fait sur les RR. Avec le temps, j’en ai donc amplement fait le tour. Et même le retour !
Bref, je cherche un nouveau RP pour m’amuser au mieux. Les idées ont donc été diverses : poète, etc… Mais l’une d’elles est sortie du lot à mes yeux.
Après en avoir discuté avec Ama, je vous la soumets à votre jugement. (Si quelqu’un est contre, qu’il parle maintenant… ou se taise à jamais. ^^)
Mais finissons avec ce suspens qui, je le devine, doit vous paraitre des plus insoutenables !
Il s'agirait donc de jouer le rôle d'un patriarche d'une humble famille annexe aux Sanada et, bien entendu, portant leurs couleurs.
Un personnage qui aurait dans les 35 ans. De quoi permettre "d'enrôler" un joueur qui ferait un fils ou une fille. Mais une toute petite famille. Un ou deux parents, un(e) suivant(e) et voilà! Au fur et à mesure que trouve (ou trouveRAIS...) des joueurs motivés.
Pour ce qui est des bases de la famille, je me cite moi même (la classe
):
- Citation :
• La famille serait les « kari » (=oie sauvage). Qui administreraient depuis toujours une petite vallée jouxtant le village Sanada.
• Après je m’y perds dans l’histoire du clan. Les racines de la famille centrale sont-ils sur Kyushu ou viennent-elles d’Honshu ?
Dans les deux cas, il fut un temps où les deux familles se battirent pour le contrôle d’un col ou autre. Les Kari étant battus, ils ont eu le choix entre une mort honorable ou conserver leurs terres en portant les couleurs des Sanada.
Bien que les Kari attendirent un faux pas de leurs seigneurs pour prendre leur revanche, l’occasion ne se présenta pas en plusieurs décennies/siècles. Depuis, la rancœur s’effaça peu à peu grâce à quelques mariages croisés de fille ou nièce de patriarche avec des membres de l’autre famille. Ainsi, les vaincus devinrent peu à peu de véritable alliés et ne firent qu’un avec les Sanada.
• Malheureusement pour les Kari. Le temps des batailles où seuls les véritables nobles bushis se battaient entre eux est révolu. Désormais, les campagnes se gagnent par le nombre des paysans en armes et les places fortes occupées.
Sur ce point, la famille a grandement perdu. Elle qui semblait bénie des kamis par le nombre de mâles parmi les enfants nés n’en tire plus d’avantage significatif. La vallée ne permet pas d’y défendre correctement un château et la petite communauté qui y vit ne fournit qu’à peine quelques gardes aux Kari. Ainsi, leur raison d’être se restreint désormais à fournir au clan des officiers plus que capables ainsi que de défendre le col menant au domaine principal.
• Par commodité, ils administrent désormais leurs terres depuis le château des Sanada ; où on leur a légué un certain nombre de pièces. Les Kari n’ayant qu’une sorte de grosse demeure indéfendable dans leur vallée, le choix ne fut guère difficile.
Et ainsi, on justifie pourquoi ils se retrouvent sur le même forum…
Ce qui donnerait: 真田雁の支倉 (Sanada Kari no Hasekura)
Voili voilou...
A vos avis/remarques/contestations/refus/bénédictions/etc...
bon jeu à tous!